En octobre 1945, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le monde a planté une graine d’espoir en adoptant la Charte qui a donné naissance à l’Organisation des Nations unies (ONU).
Depuis 80 ans, chaque année, les sessions de l’Assemblée générale ont toujours eu lieu pour traiter des affaires mondiales. Cette année, les dirigeants mondiaux se rassemblent pour la 80e session de l’Assemblée générale de l’ONU placée sur le thème « Meilleurs ensemble : 80 ans et plus pour la paix, le développement et les droits humains ».
Ce rendez-vous diplomatique international se tient dans un contexte que le secrétaire général de l’Organisation, Antonio Guterres, définit en des termes qui reflètent la réalité globale. «Nous nous rassemblons dans des eaux turbulentes – voire inexplorées. Les divisions géopolitiques se creusent. Les conflits font rage. L’impunité s’intensifie. Notre planète se réchauffe. Et la coopération internationale est mise à rude épreuve par des pressions jamais vues de notre vivant », estime-t-il.
En effet, la remise en cause du multilatéralisme, principe à la base des interventions multiformes de l’ONU, par certains Etats membres, ouvre la voie à des lendemains incertains dans un monde où les problèmes se posent de plus en plus en termes de défis globaux que locaux. D’ores et déjà, des programmes destinés aux populations à travers le monde sont suspendus.
Pour veiller à ce que l’ONU reste adaptée aux besoins du XXIe siècle, le secrétaire général a lancé l’Initiative ONU80 à l’échelle du système en vue d’améliorer l’efficience opérationnelle, de réexaminer l’exécution des mandats et de recenser les possibilités de réformes structurelles.
En République du Congo, des secteurs critiques comme la nutrition, la santé, la protection, les urgences connaissent des coupures budgétaires avec conséquences le ralentissement de la mise en oeuvre des Objectifs du développement
durable (ODD). Des restructurations majeures affectent certaines agences, fonds et programme.
Face à tous ces vents contraires, cette 80e session de l’Assemblée générale est l’occasion de démontrer le rôle de l’ONU en tant que plateforme de dialogue. Lors du débat général du 23 au 29 septembre, les chefs d’Etat ou leurs plénipotentiaires ne manqueront pas de se rappeler le Pacte pour l’avenir, un accord majeur issu du sommet de l’avenir de 2024 visant à revitaliser la coopération internationale, renforcer la diplomatie et la prévention des conflits, réformer le système financier mondial, agir d’urgence pour le climat et à accélérer la réalisation des ODD en faveur des solutions
pour les peuples et la planète.
« En dépit d’une période extrêmement difficile – et précisément à cause d’elle –, nous pouvons et devons continuer à œuvrer pour un monde meilleur que nous savons à portée de main», écrit le secrétaire général, Antonio Guterres, dans le rapport annuel 2024 de l’ONU publié le 18 septembre dernier.
Le président Denis Sassou N’Guesso qui participe à cette 80e session va réitérer la position de la République du Congo sur « l’importance d’un système multilatéral inclusif et réactif capable de répondre efficacement aux défis de notre temps ». Le président de la République nous l’a rappelé dans son adresse à la Nation du 15 août dernier: « Aucun pays ne peut être, seul aujourd’hui, un ilot de croissance ou de prospérité et prétendre aller au développement dans l’autarcie et les souverainetés étroites qui consacrent les égoïsmes sclérosants ».
Présente à toutes les sessions depuis son adhésion à l’ONU en 1960, la République du Congo a toujours réaffirmé sa foi en la Charte des Nations unies de 1945. L’adoption par l’Assemblée générale de l’ONU de la Décennie des Nations unies pour le boisement et le reboisement (2027-2036) illustre l’engagement du pays à apporter sa contribution à l’agenda climatique mondial d’autant que l’initiative est partie de Brazzaville lors de la Conférence internationale pour l’afforestation et le reboisement, en 2024. Le Congo portera la parole des peuples autochtones au travers de « la Déclaration de Brazzaville », issue du premier congrès des peuples autochtones et communautés locales des trois bassins forestiers tropicaux coorganisé à Brazzaville, au mois de mai dernier.
La disparition récente de cinq Casques bleus de la République du Congo, en fonction au sein de l’Unité de police constituée de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine, montre une fois de plus le niveau d’engagement du pays au multilatéralisme et de contribution à la paix
dans le monde. L’histoire se souviendra également que la République du Congo est inscrite dans le registre des Etats contributeurs à la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud.
La 80e session de l’Assemblée générale devrait faire évoluer l’ONU pour rester forte pendant les 80 prochaines années.